French Story Telling Comes to HopeSpring
Georges le géant va à l'école
Illustration by: Caitlyn Hoogendam
Caroline Arseneau, Caitlyn Hoogendam, Jingqi Hou et Emma Stobo
Il était une fois un géant nommé Georges qui aimait lire des livres et apprendre des choses nouvelles. Il voulait plus que tout être un vrai étudiant et aller à l'école avec les autres enfants de taille normale, mais ça lui était impossible. Il était trop grand et la salle de classe était trop petite. Il ne pouvait même pas entrer dans le bâtiment car ses épaules étaient trop larges pour passer à travers les portes !
Sa meilleure amie Claire, une fille de taille normale, avait l'habitude de lui raconter tout ce qu'elle avait appris ce jour-là à l'école. Mais ce n'était pas suffisant pour Georges. Il voulait tellement aller à l'école avec Claire qu’un jour il se mit à pleurer.
– Mon pauvre géant ! dit Claire en lui tapotant le genou (qui était à la hauteur des épaules de la fille). Ne pleure pas, on peut trouver une solution. Pourquoi ne viens-tu pas parler au professeur avec moi ?
– Ça ne sert à rien, dit Georges en reniflant. Je suis trop grand, j’ai besoin de rapetisser.
Une grosse larme tomba sur la tête de Claire et la trempa comme une soupe.
– Mais si tu étais petit, tu ne serais plus capable de me soulever dans les arbres ni de nous aider à gagner au basket ! Et de toute façon, c’est impossible de rapetisser. Il faudrait de la magie, et il n'y en a pas par ici.
Georges fut saisi d'une idée.
– Alors il faut aller en chercher !
Malgré les protestations de Claire, il partit le jour suivant.
D’abord, il se rendit dans la Forêt Fantastique, qui avait l’air d’être le genre d'endroit où l'on pouvait trouver de la magie. Mais il ne rencontra que des écureuils, des lapins et un vieil ermite qui lui cria dessus d’avoir écrasé le sous-bois.
Ensuite, il alla à l'Étang Enchanté. Il pensait qu'il y aurait une sorcière ou au moins des fées, mais il ne trouva que des poissons, des grenouilles et des moustiques qui le piquèrent partout jusqu'à ce que son corps fût tout gonflé.
« Mince ! pensa-t-il. Maintenant je suis encore plus grand ! »
Maintenant très fatigué et endolori, il continua sa quête, se dirigeant vers les Montagnes Magiques, mais il décida de faire une brève pause dans la Banlieue Banale, qui se trouvait à proximité. Il frappa à la porte de la première maison qu’il vit. Une femme avec les cheveux roux qui portait une robe noire et un chapeau pointu l’ouvrit.
– Bonjour, dit-il. Est-ce que vous pourriez me prêter de lotion pour les piqûres de moustiques ?
– De lotion ? demanda-t-elle. Je n’en ai pas. Mais si vous voulez, je peux vous faire une potion magique qui vous servirait.
– Une potion magique ? Êtes-vous donc sorcière ?
– Évidemment, répondit-elle.
– Pourriez-vous me donner une potion pour me rendre plus petit ?
– Oui, mais ça vous coûterait cher.
« Mince ! » pensa le géant encore une fois.
– Mais je n’ai pas d’argent. Avez-vous une remise pour étudiants ?
– Êtes-vous donc étudiant ? demanda-t-elle en croisant les bras.
– …Non, admit-il. Mais je veux l'être. C’est pour ça que je veux tellement rapetisser.
La sorcière le regarda attentivement.
– OK, dit-elle enfin. Au lieu de me payer, vous devez me résoudre une devinette très difficile. La voici :
Je suis un substantif (une personne pour être précis) qui est toujours en train d’apprendre. Je suis aussi un verbe, une action au présent. J’augmente, je construis, j'éduque même les enfants. Qui suis-je ?
Georges pensa et pensa. Il se rappela tous les livres qu’il avait lus et toutes les leçons d'école que Claire lui avait répétées. Soudain il trouva la réponse.
– Élève ! Une élève est une personne qui est toujours en train d’apprendre, et « élève » est un verbe au présent qui signifie augmenter !
– Correct, dit la sorcière. Voilà la potion. Il faut la boire tout de suite.
Le géant la prit et l’avala d’un seul coup. Il ferma les yeux et attendit. Lorsqu’il les ouvrit, le monde eut grandi. Il avait rapetissé, mais trop ! Juste devant lui, il vit les chaussures noires de la sorcière. Il était actuellement aussi petit qu’une souris.
– Aidez-moi ! s’écria-t-il. Mais sa voix était aussi petite que son corps et la sorcière ne pouvait pas l’entendre. Il monta sur les chaussures noires et grimpa le long de la robe de la sorcière jusqu'aux épaules.
– S’il vous plaît, rendez-moi plus grand ! dit-il à l'oreille de la sorcière.
Elle mit de la potion dans un dé à coudre et la lui offrit après l’avoir reposé sur le sol. Georges la but et referma les yeux.
CRASH ! Quelque chose le frappa à la tête, puis aux épaules. Une fois que sa tête cessa de bourdonner, il entendit une petite voix.
– Mince !
La sorcière le regardait à travers le nouveau trou dans le toit de sa maison. Elle était si petite qu'il ne pouvait pas lire l'expression sur son visage.
– Je suis vraiment désolé, dit Georges. Je crois que j'ai fait un trou dans le toit.
Illustration by: Caitlyn Hoogendam
– Ne parlez pas, votre voix est comme le tonnerre ! répondit-elle en criant. Je vais tout régler. Alors, prenez-moi dans la main…
Le géant obéit et la souleva jusqu'à ce qu'elle fût au niveau de son menton.
– C’est ça, maintenant, ouvrez votre bouche… Attendez, ne me mettez pas là-dedans ! Tenez, avalez ça !
Une goutte de liquide minuscule tomba sur la langue de Georges et il l’avala. Cette fois-ci, il oublia de fermer les yeux. Le monde devint très flou et il eut des vertiges. Il tomba sur le dos dans le jardin de la sorcière.
– Mince alors ! s'écria la sorcière. Vous venez d'écraser mes orties biologiques !
– Aïe ! gémit Georges. Ça pique ! C’est encore pire que les moustiques !
Il se redressa et se rendit compte qu’il avait rapetissé… mais pas assez. Il était revenu à sa taille normale de géant.
– Ça suffit, je n’en peux plus, dit la sorcière en croisant les bras. Rentrez chez vous et ne m’obligez pas à sortir ma baguette magique.
Georges se mit à pleurer.
– Ça va, ça va, je vais vous donner une potion pour les piqûres.
– Des piqûres, je m’en fiche, dit Georges. Je pleure parce que je suis toujours géant. Ce que je veux, c'est être de taille normale et aller à l'école !
La sorcière soupira.
– J’ai fait de mon mieux, je ne peux plus rien faire pour vous…à part vous aider avec ces piqûres. Courage, une fois que le gonflement se sera calmé, je pense que vous serez un peu plus petit. Vous devriez rentrer chez vous et vous reposer.
La potion que la sorcière lui donna soulagea la douleur des piqûres mais pas celle de son cœur. Il ne serait jamais de taille normale, il n’irait jamais à l'école avec Claire. La magie l’avait déçu.
Lorsqu’il rentra chez lui des jours plus tard, il était fatigué, endolori et avait les yeux rouges d’avoir tant pleuré. Il ne vit pas Claire s’approcher de lui et faillit la piétiner.
– Georges ! s’écria-t-elle. Puis elle se mit à rire.
– Je suis si heureuse de te revoir ! dit-elle en lui serrant le genou. J’ai de bonnes nouvelles ! Devine ce que c’est !
Georges pensait qu'il n'entendrait plus jamais de bonnes nouvelles de sa vie.
– J’ai aucune idée, dit-il.
– J’ai parlé au professeur et on a trouvé une solution. Viens voir !
Georges et Claire marchèrent ensemble à l'école. Ils n’y entrèrent pas (les portes étaient toujours trop petites) mais firent le tour du bâtiment jusqu'à la fenêtre de la salle de classe, qui était ouverte.
– Regarde ça, dit Claire avec enthousiasme. Tu peux écouter et regarder par la fenêtre. Nous t'avons fabriqué une chaise et un pupitre avec ces caisses.
Des autres élèves vinrent et se penchèrent par la fenêtre.
– Salut Georges !
– Georges, regarde ça !
Les élèves lui remirent un auvent énorme qu’ils avaient cousu eux-mêmes. Il devait être suspendu au-dessus de Georges et le protéger du soleil et de la pluie pendant la classe.
Georges était silencieux, stupéfait.
Claire fronça les sourcils.
– Tu n’aimes pas ça ? Je sais que c’est pas ce que tu voulais… On a dû trouver un compromis puisqu’on ne peut pas faire de la magie.
– J'ai essayé la magie et ça n'a pas marché, dit-il.
Il était quand même un peu triste de ne pas pouvoir rapetisser et être comme les autres enfants. Mais s'il était identique aux autres enfants, ils ne lui auraient pas fabriqué cet auvent merveilleux. Il pouvait voir maintenant qu'il y avait des mots cousus dessus : « Bienvenue à l'école, Georges ! »
– C’est génial, dit-il. Merci beaucoup à tous ! Et Claire… ton amitié vaut plus que n’importe quelle potion magique.
– Tu viens en cours demain alors ? demanda-t-elle en souriant.
– Oui, répondit-il. Mais il y a quelque chose dont j’ai besoin…
– Qu’est-ce que c’est ?
– Une moustiquaire.
– Quoi ?
– Oui, on dirait que je me fais souvent piquer.
Illustration by: Caitlyn Hoogendam
LA FIN
Page Options