French Storytelling at HopeSpring
Nathalie et la quête de la soupe magique
Par Camille Gingerich, Yana Manevska, Sabrina Stojanovic, Grace Stratton, Sofia Terpenka, Abigail Toman
Il était une fois une fille qui s'appelait Nathalie, qui vivait avec son frère aîné, Léo. Ils habitaient dans un petit appartement, la rue Broca, à Paris. La rue Broca était une rue avec des centaines de marchands qui vendaient toutes sortes de produits et de services. Nathalie et Léo traversaient la rue chaque matin en allant à l'école; ils connaissaient presque tous les marchands qui les saluaient. Cette rue n'était pas une rue ordinaire — elle était pleine de créatures qui n'étaient pas tout à fait des êtres humains. Il y avait des sorciers et des sorcières, des trolls et des gobelins, des fées et des lutins...et ce n'était pas tout ! De plus, tout le monde ne pouvait pas voir la rue Broca; il fallait croire à la magie pour la voir. Nathalie et Léo, quant à eux, croyaient à la magie...
Un jour, Léo tomba malade — très malade. La petite Nathalie essaya de soutenir son frère aussi bien que possible pendant les mois qui suivaient. Leurs amis de la rue Broca, aussi, les soutenaient en leur apportant des aliments frais et en leur racontant des blagues, pour mieux passer le temps.
Peu après, ce fut le jour de l’anniversaire de Léo, et Nathalie voulait faire quelque chose de spécial pour son frère. Elle partit tôt le matin, avant que le premier métro n’ait quitté la station. Nathalie ne savait pas ce qu’elle pouvait lui donner comme cadeau, mais elle décida de se promener un peu dans la rue Broca pour trouver de l’inspiration. En marchant, Nathalie entendit quelqu'un qui chantait.
La mélodie était entraînante et elle se déroulait sur un air de… :
♪♩
J’suis une sorcière qui jette les sorts
Mélanger, bouillir et boire
Je peux vous rendre fort
Avec une soupe magique
Avec une soupe magique
Si vous avez un problème
Mélanger, bouillir et boire
Je peux résoudre votre dilemme
Avec une soupe magique
Avec une soupe magique
Trois ingrédients secrets
Mélanger, bouillir et boire
J’vous raconte une devinette
Pour découvrir la recette
♪♩
Une soupe magique ? pensa Nathalie. Ce serait le meilleur cadeau pour Léo, pour qu’il aille mieux ! Elle suivit le son en souriant : elle trouva qu’il venait de la boutique de Mme Corinne, la Sorcière Maligne. Nathalie entra dans le magasin et dit :
« Bonjour Mme Corinne, vous êtes-là ? »
« Nathalie ! Ça va ? Comment va Léo ? » répondit la sorcière.
« C’est son anniversaire aujourd’hui ! Je cherche un cadeau spécial à lui donner. Est-ce que c'est vous qui étiez en train de chanter cette chanson sur la soupe magique ? » demanda Nathalie.
« Oui, c'était moi. Ça t'intéresserait ? »
« Hmm...elle sert à quoi ? »
« Elle te rend fort: soit physiquement, soit mentalement...cela dépend de ce dont tu as besoin. »
« Ah ! Dans ce cas, oui, j’en veux, s’il vous plaît ! Léo est toujours malade; peut-être que la soupe pourra l’aider à se rétablir. »
« Bien sûr. Cependant, il va falloir que tu trouves les bons ingrédients et que tu la prépares toi-même, pour qu’elle soit réellement guérissante pour Léo. Pour trouver les marchands qu’il te faut, je vais te raconter une devinette. Es-tu prête pour relever le défi ? »
« Oui, je suis prête ! »
La sorcière commença sa devinette en disant :
« Premier marchand : avec sa chevelure grise et son grand nez et oreilles, il arrive à trouver et à préparer ses biens. C’est chez lui qu’on trouve le « steak » pour faire un steak-frites, et les saucisses pour un cassoulet. »
Oh...ça doit être le boucher, pensa Nathalie, en hochant la tête. La sorcière continua.
« Deuxième marchand: avec ses mains minuscules et ses ailes délicates, elle arrive à créer plein de décorations brillantes qu’on aime bien porter ! »
Des décorations comme celles-là se trouvent...dans une bijouterie ! pensa Nathalie.
Finalement, la sorcière lui donna le dernier indice.
« Le troisième marchand, c’est un grand monsieur - je dirais que tu fais la taille de son petit doigt ! Il a la tête dans les nuages, et des pieds qui font trembler la terre. »
Nathalie se gratta la tête.
« Qu’est-ce que ça veut dire? Moi aussi il m’arrive d’avoir la tête dans les nuages...on me le dit souvent ! »
La sorcière lui fit un clin d'œil.
« Moi, je parle des vrais nuages. Et puis, encore un dernier truc à ne pas oublier: ces marchands-ci, ce ne sont pas les marchands de notre rue Broca - il faut chercher un peu plus loin pour les trouver. »
Elle se leva brusquement et poussa un petit cri de sorcière.
« Ah, mais quelle horreur : il est l’heure de la pause-midi ! Moi, je ferme ma boutique - tu peux revenir dans 4 heures. À plus ! »
« Attendez...je ne pourrai pas, je serai avec mon frère ! »
Mais il était trop tard...la sorcière disparut dans une bouffée de fumée. Elle laissa derrière elle une carte de la ville et un chaudron sur le comptoir.
Nathalie prit son portable et envoya un SMS à Léo pour ne pas le laisser s'inquiéter.
Nathalie: Bonjour Léo !
Léo: Salut Nat !
Nathalie: Joyeux anniversaire, je t’aime.
Léo: Merci, où es-tu ?
Nathalie: J’ai une idée de cadeau; c’est une surprise. À plus tard !
Léo: D'accord, ne sois pas en retard.
Ensuite, Nathalie prit le chaudron, déplia la carte que la sorcière avait laissée, et sortit de la boutique de Mme Corinne, la Sorcière Maligne. Elle regarda autour d’elle. Elle pouvait voir la mairie, le jardin du Luxembourg et le boulevard du Port-Royal, bruyant et rempli de monde. Nathalie regarda encore la carte et l'étudia minutieusement.
« Ah ! » s’exclama-t-elle, tout d’un coup. « J’ai compris. Il faut me diriger vers le Marché Mouffetard ; il n’est pas très loin d’ici. »
Elle replia la carte, la mit dans sa poche et se mit en route. Elle traversa la rue Broca en entier, en croisant plein d’endroits intéressants sur le chemin: des restaurants de toutes sortes de cuisines différentes, des cafés remplis de gens heureux profitant du beau temps et des petits magasins intéressants. À la fin de la rue, il y avait un grand rond-point qui lui faisait un peu peur. Elle s'arrêta, et en prenant une grande respiration, elle traversa le rond-point effrayant.
Nathalie se trouvait finalement sur la jolie rue Mouffetard ! Il y avait plein de marchands dehors, qui criaient joyeusement en montrant leurs produits aux clients. Elle continua le long de la rue et passa devant la boulangerie, le vendeur de fruits et la crèmerie. Finalement, elle vit un panneau sur lequel fut écrit : ANDRÉ le LOUP-BOUCHER. Ah, maintenant la devinette de la sorcière a du sens ! se dit-elle, et elle se dirigea vers lui.
Nathalie poussa la porte et entra dans la boucherie. À l'intérieur, il y avait plusieurs rangées de viande. Il y en avait dans des glacières, ou encore, accrochée aux murs ou au plafond. Un seau de jouets en cuir brut pour les chiens se trouvait à côté de la caisse. Elle passa devant une glacière de filet de bœuf à côté d'une glacière de bavette de griffon.
« Bonjour, M. André, le Loup-Boucher ! Je suis venue trouver un ingrédient pour la soupe que je suis en train de préparer pour mon frère. Je veux l’aider à se rétablir ! »
« Bonjour, petite mademoiselle ! » dit le loup. « La soupe est bonne pour la santé, n’est-ce pas ? Je te conseille d'ajouter des os. Je mâche toujours des os quand je suis malade, ou quand je suis fatigué, ou quand j'ai mal aux dents. J'ai des os de bœuf, de porc et de poulet à vendre. »
« Merci, M. le Loup-Boucher, mais mon frère n'est pas un loup. Je ne pense pas que l'idée de mâcher un os lui plairait, » répondit Nathalie.
« Mais, bien sûr ! » s'exclama le loup. « Comme je suis bête. Peut-être un bouillon d’os, alors ? Le bouillon d'os est bon pour la santé. »
« Parfait, » dit Nathalie. « Merci, M. le Loup-Boucher. »
« Avec plaisir ! » dit-il. « Je dois le trouver, alors. Attends-moi un moment. »
Il releva son nez et renifla l'air. Puis, après un instant, il commença à chercher partout dans le magasin. Il ouvrit une glacière, renifla, secoua la tête, la referma et ouvrit la prochaine. Il jappa joyeusement et retourna à Nathalie en remuant la queue.
« Et voilà, » dit-il en tendant le récipient au-dessus du comptoir. « Un litre de mon meilleur bouillon d'os de bœuf pour le petit monsieur malade. »
« Merci M. Loup-Boucher ! » s'exclama Nathalie. « Cela va sûrement aider mon frère ! Maintenant je dois trouver la fée-bijoutière. »
« Ah, oui. Mlle Claire, n’est-ce pas ? Sa bijouterie se trouve dans la rue d’à côté ! »
« Merci, monsieur ! Au revoir,» dit Nathalie.
Elle mit le récipient de bouillon dans le chaudron, quitta le boucher et traversa la rue.
Nathalie entra dans la bijouterie de Mlle Claire, la Fée Bijoutière et s’approcha du comptoir, qui brillait d’or et d’argent. Elle regarda autour d’elle, mais il n’y avait personne.
« Y a-t-il quelqu’un ? » demanda-t-elle, dans la pièce silencieuse.
« Oui, bien sûr ! » répondit une petite voix, « Je suis-là — près de la caisse ! »
Tout d’un coup, Nathalie vit une petite fée émergeant du tiroir. La fée bailla et s’étira en se levant de son petit lit fait de billets d’euros. (Tout cela, c'était singulier, quand même !)
« Oh ! Je suis désolée, je ne voulais pas vous déranger ! » s’excusa Nathalie.
« Ne t'inquiète pas, je suis réveillée maintenant. »
Nathalie se redressa et se racla la gorge.
« Bonjour Mlle Claire, la Fée Bijoutière. Je suis venue trouver un ingrédient pour la soupe que je suis en train de préparer pour mon frère. Je veux l’aider à se rétablir ! »
Elle se dirigea vers la caisse pour demander à propos de l'ingrédient dont elle avait besoin.
« Peut-être, » dit Mlle Claire, en caressant son menton avec son index, « Peut-être que je pourrai trouver quelque chose pour ton frère. »
Nathalie hocha la tête, et la fée commença à marcher vers l'ouverture de la vitrine. Dans la vitrine, la fée fouilla dans une boîte qui semblait remplie de toutes sortes de bijoux. De sa boîte, la fée sortit une petite fiole remplie de poudre blanche scintillante. Ses petites ailes avaient du mal à porter le poids de la fiole hors de la vitrine. Nathalie tendit la main et Mlle Claire s’assit dans sa paume.
« Merci, Nathalie. Voilà ton ingrédient : une poudre de diamants broyés. »
Nathalie regarda la petite fiole avec étonnement. Comment cela va-t-il aider Léo? se demanda-t-elle.
« Pardon, Mlle Claire, pourquoi les diamants sont-ils indispensables à ma soupe ? »
« Parce que, ma chérie, les diamants sont les éléments les plus forts qui existent dans notre monde; ils sont invincibles ! Si tu les mets dans ta soupe, ton frère Léo le sera lui-aussi. »
Nathalie était ravie d’entendre cela. C’est exactement ce dont Léo a besoin ! se dit-elle.
« Merci beaucoup Mlle Claire, la Fée Bijoutière ! Ma soupe est quasiment parfaite ! »
Nathalie prit la pochette de diamants et les serra fermement dans la paume de sa main. Elle quitta la bijouterie et descendit la rue Broca en cherchant l’ingrédient suivant.
La soirée s’approchait et Nathalie commençait à se sentir fatiguée. Allez, courage, se dit-elle, il ne te reste qu’une seule étape ! Elle continua à marcher jusqu'au moment où les grands immeubles, les voitures et les boulevards interminables n'étaient plus visibles. Et pourtant…aucun signe de ce « monsieur avec la tête dans les nuages..»
Nathalie s'arrêta pour réfléchir. Ne sachant plus où aller, elle changea de direction, et se dirigea vers la rue Broca pour terminer la préparation de la soupe. Elle soupira, le cœur gros ; elle avait tant voulu ajouter ce dernier ingrédient mystérieux.
Elle connaissait le chemin vers la rue Broca par cœur. Plus elle s’approchait de son quartier, mieux elle connaissait tous les petits détails des rues: les couleurs des fleurs dans les jardins, les emplacements des magasins, ou encore, les noms des chiens errants. Mais, tout d’un coup, elle s'arrêta si brusquement qu’elle faillit tomber. Devant elle se trouvait une pancarte énorme, qu’elle n’avait jamais remarqué avant. Ce qui était encore plus singulier, c’est que la pancarte semblait flotter dans l’air, sans aucun support !
« Mais qui est-ce qui a mis cette pancarte ici ? Comme c'est curieux ! » s’exclama-t-elle.
Elle plissa les yeux, et tenta de lire ce qui était écrit dessus.
« C’est génial ! » s'écria Nathalie. « Maintenant, je peux aller chez M. Bertrand le Géant pour l’ingrédient final ! »
Nathalie continua sur la rue Broca, et elle suivit les directions indiquées sur la pancarte. À l’intersection de la rue Broca et la rue de Lyonnais, Nathalie vit une enseigne de magasin : Village des Nuages ~ Service de collection de nuages. En courant, elle traversa la rue et entra dans le magasin de M. Bertrand le Géant.
« Oh, bonjour ma petite mademoiselle ! » la salua M. Bertrand. « Comment puis-je t’ aider ce soir ? »
« Bonjour, M. Bertrand le Géant ! Je suis venue trouver un ingrédient pour la soupe que je suis en train de préparer pour mon frère. Je veux l’aider à se rétablir ! »
« Tu es au bon endroit, alors ! Je crois que les nuages sont exactement ce dont tu as besoin ! Tout le monde sait que les nuages sont les choses les plus confortables qu’on trouve sur terre, pas vrai ? Alors, combien en as-tu besoin ? »
Nathalie regarda l'enseigne des prix, et puis elle regarda dans son portefeuille : il lui restait 60 €. Elle en avait assez pour trois nuages.
« Je veux en acheter trois s’il vous plaît ! » s'exclama Nathalie, en lui donnant son argent.
M. Bertrand le Géant ouvrit sa vitrine et tira les nuages. Il les mit sur un bâton, une présentation qui rappela Nathalie les barbes à papa qu’on vendait toujours dans le Jardin de Luxembourg.
« Voilà, mademoiselle ! Maintenant, tu as l’ingrédient le plus indispensable : le confort ! Je peux t’assurer que mes nuages sont les plus doux de tous ; ton frère se sentira, sans doute, tout de suite réconforté. »
Nathalie remercia M. Bertrand. Elle quitta précipitamment le magasin des nuages et se mit à courir vers la maison. Il était enfin temps de faire la soupe magique !
Nathalie rentra chez elle, en faisant attention à ne pas réveiller son frère. Elle voulait s’assurer que la soupe pour Léo resterait une surprise jusqu’à la célébration de son anniversaire ce soir-là.
Elle se mit à cuisiner avec le chaudron que la sorcière lui avait donné. Premièrement, elle sortit le bouillon d’os que M. André, le Loup-Boucher lui avait donné. Elle ouvrit la bouteille et la vida dans le chaudron. Ensuite, elle sortit la petite pochette de Mlle Claire, la Fée Bijouterie, et elle versa la poudre de diamants dans le bouillon. Plop ! Plop ! Plop ! La poudre brillante disparut dans le bouillon. La vapeur de la soupe commença à monter dans la pièce ; Mmmm ! se dit-elle, Ce sera tellement délicieux une fois que ce sera fini—j’en suis certaine!
Ensuite, il était temps d’ajouter les nuages pour ajouter du confort. Nathalie commença par tirer le premier nuage du bâton. Le nuage flottait dans la cuisine de Nathalie, en laissant une traînée de pluie derrière lui. La petite fille se mit à sauter en essayant de rattraper le nuage. Elle parvint à l’attraper et le poussa avec force dans la mixture du bouillon et des diamants. Avec sa cuillère en bois, Nathalie commença à y incorporer et à mélanger les deux autres nuages. La soupe se mit à bouillonner et bouillir ; elle estimait que sa concoction serait prête dans une trentaine de minutes.
Quand la soupe fut prête, l'arôme dans la cuisine enveloppa Nathalie et elle se sentit tout de suite réconfortée.
Elle versa doucement la soupe dans le meilleur bol qu’elle pouvait trouver et l’apporta immédiatement à Léo, qui se reposait sur le canapé du salon.
« Léo ? » dit-elle. « J’ai une surprise pour toi ! »
Nathalie se mit à sourire et s’approcha de Léo. Elle lui donna le bol avec la soupe magique. Il prit une gorgée de soupe et poussa un soupir de satisfaction.
« Merci Nathalie, c’est délicieux ! » s’exclama-t-il.
Nathalie attendait impatiemment que Léo lui dise ce qu’elle voulait savoir plus que tout : si la soupe l'aiderait à se rétablir.
« Comment te sens-tu maintenant ? » le demanda-t-elle.
Léo la regarda, perdu.
« J’ai bien mangé » répondit-il. « C'est ça ce que tu voulais dire ? »
« Non, » dit-elle, frustrée. « Est-ce que la soupe t’a aidé à te sentir mieux ? »
« Peut-être un peu, » dit Leo. Nathalie le regarda, déçue.
« Mais, j'ai fait le tour de la ville pour trouver ces ingrédients magiques pour la soupe. Ils sont censés t’aider à te rétablir ! » protesta-t-elle.
« Je n’en ai aucun doute » dit Léo, en lui donnant un sourire. « Mais sais-tu ce qui me fait me sentir encore mieux ? »
« Quoi ? » demanda-t-elle.
« Le fait que tu as fait tout cela pour moi. Tu as parcouru toute la ville de Paris, pour t’assurer que je ne me sente pas mal le jour de mon anniversaire. Voilà ! C’est ce qui m'apporte tout le confort et la force dont j’aurais besoin: le fait que je ne vais jamais oublier que tu penses toujours à moi. »
Il mit son bol de côté et la prit dans les bras.
« Merci, Nathalie. Tu as vraiment démontré à quel point tu m’aimes. T'es la meilleure sœur du monde ! »
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